Les services des urgences toujours sous pression partout en France

Publié le 29/08/2024
Urgences sous pression

 

« Même si la situation s'est améliorée depuis deux ans, une cinquantaine de services d'urgence restent en tension » a reconnu récemment Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé. Selon lui, la situation « reste critique dans beaucoup d’endroits mais elle s’améliore aussi dans beaucoup d’autres ».

 

Ce sont donc une cinquantaine de services d’urgence qui sont déclarés en tension sur les 650 disponibles sur l’ensemble du territoire. L’été dernier, ce sont 163 services d’urgence sur 650 qui ont dû fermer le soir, la nuit et les week-end. Certaines mesures prises par le gouvernement suite à la crise du Covid-19 semblent donc avoir tout de même porté leurs fruits.

En 2022, l’ex-ministre de la santé et ancien médecin urgentiste François Braun avait déployé le « Pack Braun ». Il est composé d’une quarantaine de mesures dont notamment la régulation par le 15 qui s’est développée à l’entrée de certains services d’urgence et la création des SAS (services d’accès aux soins) qui ont pour objectif de s’organiser avec la médecine de ville afin de répondre aux urgences non vitales, ils sont aujourd’hui présents dans 93% des départements.

Outre la période estivale actuelle qui est toujours une période plus difficile pour les services d’urgence, le président du syndicat Samu-Urgences de France affirme que ce sont bien plus que 50 services d’urgence qui sont en tension avec un manque de personnel et des temps d’attente parfois extrêmement longs. Par exemple, la direction du CHU de Brest a avoué que 71 patients de plus de 75 ans ont passé plus de 23 heures aux urgences entre le 10 juillet et le 7 août dernier. La direction souligne cependant ses « efforts soutenus » pour améliorer la situation avec l’embauche de 24 infirmiers et aides-soignants aux urgences ainsi que l’ouverture de 58 nouveaux lits.

 

Un autre élément à prendre en compte est la baisse du nombre d’internes à venir dans les hôpitaux. Les postes d’internes disponibles sont moins nombreux pour cette rentrée 2024 car moins de candidats se sont présentés au concours de l’internat et ont préféré redoubler pour obtenir la spécialité qu’ils souhaitent. On a observé 7% de redoublement cette année, contre 3% en temps normal.  

Plus précisément, ce sont 7 974 postes d’internes qui sont ouverts pour la rentrée 2024, soit 1510 postes en moins par rapport à la rentrée 2023.

 

Bien que des moyens aient été déployés pour améliorer la situation dans les services d’urgence, des tensions persistent pour ces derniers qui doivent donc continuer de s’adapter en permanence.

 

 

Clémentine Thieblemont

 

 

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