Interview de Julie, infirmière en service de soins palliatifs

Publié le 04/10/2024
Soins palliatifs

 

- Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours scolaire et professionnel ? 

Je m’appelle Julie, j’ai 46 ans, je suis infirmière en USP (Unité de Soins Palliatifs) depuis 8 ans et je suis infirmière diplômée depuis 22 ans. Avant l’USP, j’ai aussi travaillé en EHPAD et en service de médecine-diabétologie. Que ce soit en EHPAD ou en service de médecine, j’ai eu affaire assez souvent à des situations de fin de vie et c’est en grande partie ce qui m’a donné envie de m’orienter vers ce service. Cela faisait quelque temps que j’avais envie de changer de mon service de médecine où je travaillais déjà depuis longtemps, et puis un jour un poste s’est libéré en USP. C’est là que j’ai décidé de me lancer !

 

- En quoi consiste votre métier actuel ? 

Mon rôle en tant qu’infirmière en soins palliatifs est de prendre en charge des patients atteints de maladies graves, évolutives et incurables, la plupart du temps en phase terminale. En service de soins palliatifs, par définition, on n’est plus dans une démarche de vouloir guérir les patients mais on se concentre sur la qualité de vie, le confort et surtout le soulagement de la douleur. On a un rôle d’accompagnement et de soutien des patients et de leurs proches. Il y a beaucoup d’écoute mutuelle.

 

- Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier, qu'est-ce qui vous a donné envie de le faire ? 

Ce qui me plait le plus, c’est le lien que je tisse avec les patients et leurs familles et la démarche d’accompagnement. J’ai l’impression que les gens ont souvent de la peine pour moi quand je leur dis que je travaille en soins palliatifs alors que, pour ma part, je ne perçois pas mon quotidien au travail comme étant triste. Dans le cas des patients que l’on prend en charge en USP, l’annonce de la maladie et la décision de l’arrêt des traitements curatifs sont des « étapes » qui sont déjà passées. L’optique des patients et des familles n’est plus la même et je trouve, même si bien évidemment cela reste des situations extrêmement difficiles, qu’il y a une certaine forme d’apaisement dans tout ça. On se concentre sur le confort des patients, plutôt que sur les traitements curatifs. Ce que j’aime aussi en USP, c’est qu’on a plus de temps. L’USP ne compte que 12 lits et en termes d’effectifs, nous sommes plus nombreux que dans un service de soins « classique ». J’ai l’impression d’avoir plus de temps à consacrer à chaque patient que les anciens services dans lesquels j’ai pu travailler. Ça aussi, je l’apprécie énormément.

 

- Décrivez-nous l'un des meilleurs moments dans votre métier ? 

Il y en a eu plusieurs mais je repense particulièrement à la situation d’une patiente en fin de vie qui était hospitalisée dans le service depuis plusieurs semaines. Elle n’avait pas de famille et vivait seule avec son chien. Son souhait était de pouvoir partir chez elle et revoir son chien avant de mourir. Ça n’a pas été facile à organiser car cette patiente vivait seule mais avec l’aide d’une de ses voisines, nous avons pu tout mettre en place à domicile pour que cette patiente puisse finir ses jours chez elle et sereinement.

 

- Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une personne qui souhaite devenir infirmier(e) en soins palliatifs ? 

Je pense que ce n’est pas un service que l’on choisit par hasard, ni par dépit. Il faut avoir un attrait pour ce service, et se sentir à l’aise avec les soins palliatifs et la fin de vie. Ce n’est pas le cas de tout le monde et je le comprends complètement. Effectuer un stage en USP peut aussi donner un bon aperçu du métier.

 

- Où est-ce que vous vous voyez dans 10 ans ?

J’aime beaucoup travailler en soins palliatifs, mais j’aimerais bien faire autre chose dans les années à venir et avoir une activité de soins à domicile, pour sortir un peu du cadre hospitalier et institutionnel. Pourquoi pas travailler à l’EMSP (Équipe Mobile de Soins Palliatifs) ou alors à l’HAD (Hospitalisation à Domicile) ?

Clémentine Thieblemont

 

 

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