Intérim en 2016 : les professions de santé en première ligne

Publié le 16/03/2016

Spécialiste de l'emploi médical et paramédical en intérim l'Appel Médical l'affirme. En 2016, il recrutera 20 000 professionnels de santé - quelque 15 000 de ces postes devraient être recrutés en intérim tandis que 5 000 le seront en CDI et CDD. Les professions concernées sont les aides-soignants, les infirmiers de bloc opératoire diplômé d’Etat, les masseurs-kinésithérapeutes, les médecins et les préparateurs en pharmacie. Explications au regard du marché de l'emploi et de la démographie des professions de santé mais aussi du contexte sociétal.

équipe de soignants coopérationC'est à l'occasion de la « Semaine Appel Médical de l'emploi médical et paramédical » du 21 au 25 mars prochains, que le directeur général de l'Appel Médical, Christophe Bougeard, souhaite communiquer sur les métiers de santé actuellement à plus haut potentiel de recrutement.  En effet, la réalité du marché de l'emploi et les projections à court terme le montrent, les besoins en personnels de santé vont chaque année croissant en France. Espérance de vie en hausse, progrès de la médecine, certes, mais poids démographique des seniors qui se traduit par une médicalisation accrue de notre société. Le secteur de la santé doit donc continuer à attirer des femmes et des hommes engagés et bien formés ; un enjeu de ressources humaines qui engage notre responsabilité en tant qu’intermédiaire de l’emploi, d’accompagnement des établissements de santé et d'aide à recruter et à former les compétences nécessaires pour assurer la continuité des soins.

evolution annuelle du nombre d'offres d'emploi de professions paramédicales

Zoom sur 5 métiers à fort potentiel de recrutement…

Cinq professions de la santé sont particulièrement recherchées en 2016 : aide-soignant, infirmier de bloc opératoire diplômé d’Etat, masseur-kinésithérapeute, préparateur en pharmacie, médecin.

Aides-soignants : entre forte demande et attrait du métier...

Rien qu'en En Ile-de-France, le nombre d’offres d’emploi en CDI publiées sur le web pour les professions paramédicales a augmenté de 59 % en 2015 par rapport à 2014 ,et c'est sur les aides-soignants que la hausse a été la plus importante (+ 80 %).  Le besoin en la matière s'explique aisément comme une conséquence directe du vieillissement de la population et, de fait, du développement de structures spécialisées pour accueillir les personnes âgées dépendantes : EHPAD, HAD, SSIAD... Cependant, les aides-soignants en poste vieillissent et de nombreux départs à la retraite sont à prévoir dans les années à venir. Les recrutements à venir devront à la fois remplacer ces départs et faire face à la hausse de la « demande ». Reste encore à renforcer l’attrait d’un métier réputé difficile où les salaires ne suivent pas toujours...

Infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État : une spécialité à défendre...

Premier constat : le métier d'infirmier de bloc opératoire diplômés d’État ne serait pas suffisamment mis en valeur lors de la formation initiale, ce qui aurait pour effet de limiter les nouvelles vocations et donc d’entraîner un faible remplissage des écoles d'IBODE. Ces derniers ont obtenu début 2015 une reconnaissance de leur formation par des actes et activités qu'ils exercent en exclusivité ; une façon de valoriser leur formation qualifiante alors que de très nombreux blocs opératoires ont recours à des infirmiers non spécialisés. Défense bien légitime de la qualité des soins d'un côté mais maintien du caractère pénurique de la profession accentué aussi par un faible engouement de la part de certains établissements hospitaliers à inciter les infirmiers non diplômés travaillant en bloc à poursuivre les études pour être IBODE.  

Masseurs-kinésithérapeutes : études rallongées, entrée sur le marché du travail repoussée...

80 % des quelque 84 000 masseurs-kinésithérapeutes exerçant en France pratiquent leur métier en libéral ; un des attraits de ce métier… Cependant, le vieillissement  de la population contribue à renforcer le besoin de masseurs-kinésithérapeutes en structures de soins alors que dans le même temps l'allongement des études (passage de trois à quatre ans au terme d’une année de formation commune avec les étudiants en médecine) aura pour conséquence de retarder l’arrivée de jeunes diplômés sur le marché du travail, ce qui va mécaniquement accentuer la pénurie.   

Préparateurs en pharmacie : petit salaire et rôle élargi…

En 2015, un préparateur en pharmacie gagnait en moyenne 1943 € brut mensuels, en hausse de seulement 0,8 % sur un an. Un chiffre qui ne reflète pas, selon les préparateurs, l’évolution de leurs conditions de travail qui les voit désormais jouer un rôle de conseil plus marqué auprès de la clientèle. La profession - cependant non pénurique - présente donc en l'état peu d'attraits, ce qui peut expliquer les difficultés que rencontrent certaines officines pour recruter.

Médecins : la perte d'attrait du libéral...

Le numérus clausus plafonne, chaque année, le nombre de médecins formés. Certaines spécialités, notamment les anesthésistes-réanimateurs, peinent à attirer des candidats en raison de la « judiciarisation » du métier qui nécessite des assurances souvent très élevées  Autre observation, le (léger) recul de l’exercice libéral qui impose un fort investissement professionnel de la médecine au bénéfice du salariat qui traduit la recherche d'un meilleur équilibre de la part des jeunes médecins entre vie privée et vie professionnelle.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern