Les infirmiers gagnent en moyenne 2 198 euros bruts par mois
Publié le 24/06/2016
En 2015, le salaire mensuel brut moyen des infirmiers diplômés d’État (IDE) s’élevait à 2 198 euros et a ainsi connu une augmentation de 5.1% par rapport à 2010, selon le 5ème baromètre des salaires de la santé de l’Appel Médical. Du côté des spécialités, la rémunération des infirmiers de bloc s’est accrue de 4.5% pour atteindre 3 222 euros, alors que celle des infirmiers anesthésistes (IADE) a légèrement diminué de 0.7%, soit 3 718 euros bruts mensuel.
En 2015, les infirmiers diplômés d’État (IDE) ont gagné en moyenne 2 198 euros bruts, selon le 5ème baromètre des salaires de la santé de l’appel médical1. Par rapport à 2010, leur salaire a augmenté de 5.1%. Néanmoins, des disparités régionales existent. Ainsi, en Bretagne, la rémunération moyenne des IDE atteint 2 304 euros, alors qu’elle est de 2 148 euros en Île-de-France. Notons également que le secteur associatif offre le salaire le plus élevé (2 292 euros en moyenne, contre 2 195 euros dans le secteur privé et 2 124 euros dans le secteur public). En revanche, les salaires ont tendance à stagner dans le secteur associatif (+0.8% en cinq ans). Les infirmiers travaillant en secteur privé ou public ont quant à eux vu leur rémunération augmenter respectivement de 6.2% (de 2 066 euros à 2 195 euros) et 5.9% (de 2 007 euros à 2 124 euros) depuis 2010. Soulignons que la profession infirmière ainsi que les spécialités ont connu des évolutions de salaire moindre par rapport à d’autres métiers de la santé. Le salaire des préparateurs en pharmacie a notamment connu une hausse de 12% en cinq ans.
En Bretagne, la rémunération moyenne des IDE atteint 2 304 euros, alors qu’elle est de 2 148 euros en Île-de-France.
La rémunération des infirmiers de bloc opératoire s’est elle aussi accrue. Elle est ainsi passée de 3 083 euros à 3 222 euros, soit une évolution de 4.5%. Pour les IBODE, mieux vaut pour le moment travailler dans le secteur associatif où le salaire s’élève à 3 372 euros en moyenne, contre 3 333 euros dans le secteur privé et 3 114 euros dans le secteur public. Cependant, la rémunération des IBODE du secteur associatif a tendance à diminuer (-1.4% depuis 2010). Brigitte Ludwig, présidente de l’Union Nationale des Associations d’Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômés d’État (UNAIBODE) déplore qu’au niveau des salaires « rien n’a bougé depuis un petit moment ! En fin de carrière, un IBODE ne gagne qu’une centaine d’euros mensuels de plus qu’un IDE. Il serait bon que l’expertise réelle de notre métier, qui ira en s’accentuant, passe par une revalorisation salariale ».
"En fin de carrière, un IBODE ne gagne qu’une centaine d’euros mensuels de plus qu’un IDE."
La rémunération des infirmiers anesthésistes est la seule du baromètre à connaître une très légère baisse (-0.7%). Elle passe donc ainsi de 3 743 euros en 2010 à 3 718 euros en 2015.Toutefois, cette diminution ne concerne pas tous les secteurs. Ainsi, le salaire des IADE des secteurs associatif et privé ont augmenté respectivement de 6.3% (soit 3 799 euros en 2010 et 4 037 euros en 2015) et 7.1% (soit 3 680 euros en 2010 et 3 942 euros en 2015). En revanche, il a baissé de 4.2% dans le secteur public, passant de 3 740 euros en 2010 à 3 585 euros en 2015. Malgré cette diminution, le salaire des IADE est le plus élevé des métiers de la santé.
La rémunération des infirmiers anesthésistes est la seule du baromètre à connaître une très légère baisse (-0.7%).
De son côté, Sébastien Colson, président de l’Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)s et des étudiant(e)s (ANPDE), souligne que les IPDE ont connu une revalorisation en 2010 pour la fonction publique hospitalière. La fonction publique territoriale s’est alignée en 2014, mais seulement pour les puéricultrices, ce qui conduit à des situations incongrues où les cadres ont un salaire parfois inférieur à celui des puéricultrices. Des ajustements sont donc encore nécessaires
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Christophe Bougeard, directeur général de l’Appel Médical, explique que face à des budgets sous pression, les établissements de santé, qu’ils soient publics, privés ou associatifs, doivent répondre à une demande de soin qui ne se dément pas année après année. Les causes sont bien connues. La qualité du système de soins en France permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. À titre d’exemple, les besoins de personnel qualifié dans le secteur médico-social vont être de plus en plus importants
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Force est de constater que même si les infirmiers jouent un rôle important dans le système de santé, ils peinent à être reconnus. En effet, d’une part, les infirmiers anesthésistes, dont la grille statutaire a évolué en 2012 et 2015, sont en attente de travaux sur la grille indiciaire qui devraient débuter dès cet été. D’autre part, pour les autres spécialités, la revalorisation salariale passera sans doute par une réingénierie de la formation, demandée depuis de nombreuses années par les associations professionnelles. Les infirmiers vont donc devoir se montrer patients...
Note
- L’étude se base sur les salaires réels constatés et a été réalisée sur les années pleines 2015 et 2014 et depuis 2010. 557 302 contrats de mission Appel Médical ont été analysées. La règle imposant qu’un intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires. À noter que les données concernent les salaires bruts hors indemnités de fin de mission, hors primes et autres accessoires.
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse