Infirmière à Roland-Garros : nos patients doivent se sentir « dans une bulle »

Publié le 21/06/2018

A Roland-Garros, il y a les matchs bien sûr, il y a le public évidemment, mais il existe aussi, loin des regards, tout un petit monde souterrain. Sous les courts Suzanne-Lenglen et Philippe-Chatrier, on trouve deux infirmeries réservées aux joueurs, à leurs familles et à leurs entraîneurs. C’est là que s’active Brigitte, infirmière avec 35 ans d'expérience. Depuis 18 ans, elle a intégré l’équipe médicale de Roland-Garros et c’est elle qui accueille les patients. Nous sommes allés à sa rencontre.

Si vous ne parvenez pas à regarder la vidéo, cliquez ici.

"Can I see a doctor" ? (Puis-je voir un médecin?) C'est souvent pour lui poser cette question qu'on vient voir Brigitte à l’accueil de l’infirmerie de Roland-Garros pendant le tournoi qui se déroulera cette année jusqu'au 10 juin. Chaque année depuis 18 ans, cette infirmière fait partie de l’équipe médicale du prestigieux tournoi de tennis sur terre battue et c’est elle qui accueille les patients. Ils viennent soit pour de la bobologie, des pathologies très simples, une ampoule, une piqûre de moustique, d'araignée ou un petit mal de gorge... soit pour des pathologies un peu plus complexes, de la traumatologie, ce qui peut parfois nécessiter une échographie. Sur place, l’équipe est constituée d’infirmiers, de médecins, d’un échographe, de kinésithérapeutes ou encore parfois d’un dermatologue. Si la pathologie s'avère un peu plus compliquée, ou s'il y a le moindre doute, le staff médical envoie les joueurs à l'extérieur pour des examens complémentaires. Et le protocole est strict : l’équipe médicale travaille avec une liste précise de soignants à l’extérieur. On demande à nos patients de passer par ce circuit, parce qu'il y a énormément de médicaments qui sont interdits sur le tournoi, confie Brigitte. Et donc, là au moins on est sûr, on a une traçabilité. Comme chaque joueur peut potentiellement être amené à un contrôle anti-dopage, les médecins extérieurs avec qui on travaille ont ces listings. Et s'ils ont le moindre doute, ils peuvent appeler notre directeur médical pour savoir si on peut donner tel ou tel traitement.

C'est un peu comme aux urgences, on n'a absolument pas idée de ce qu'on va nous demander. 

Deux infirmiers et une infirmière volante 

Dans chacune des deux infirmeries de Roland Garros, deux infirmiers se relaient chaque jour. Un binôme qui se voit renforcé par une infirmière dite volante. C’est elle qui se rend d’un site à l’autre, du Chatrier au Lenglens lorsqu'il y a beaucoup d’activité, ou à l’extérieur lorsqu’il s'avère nécessaire d'accompagner un joueur à l’hôpital ou bien encore passer une radio dans Paris.

Pour intégrer le staff médical du tournoi, on demande aux équipes d’avoir de l’expérience bien sûr, de parler anglais aussi pour pouvoir communiquer avec les joueurs étrangers mais surtout, de savoir être discrets, explique Brigitte. L’infirmerie doit rester pour les joueurs une bulle dans laquelle ils viennent reprendre des forces. Ce qu’elle apprécie par-dessus tout ? Le travail d’équipe. Tout le monde est très soudé, assure-t-elle. C’est un cadre un peu exceptionnel.

Nous avions déjà suivi le travail d'une infirmière à Roland-Garros, en 2016. Retrouvez-le en cliquant ici

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin