Exercer en intérim : ce qu'il faut savoir !
Publié le 15/11/2016
Rappelons-le, avec l'intérim, vous travaillez quand vous voulez (plage horaire, jours travaillés ...), où vous voulez (la plupart des agences d'intérim possèdent des succursales dans la France entière et quelquefois au-delà de nos frontières, notamment en Suisse ou même dans les DOM-TOM) et comme vous voulez (en fonction de votre spécialité et des services dans lesquels vous souhaitez travailler). Si les rémunérations – primes obligent – sont plus attractives, ce mode d'exercice n'est pas forcément adapté à tout le monde, alors à vous de voir !
En pratique, l'inscription dans une agence de travail temporaire est gratuite (il y en a de nombreuses dans le secteur de la santé). Vous remplirez le plus souvent un questionnaire sur votre expérience professionnelle et devrez fournir certains documents : original de diplôme, pièce d'identité, inscrition à l'Ordre national des infirmiers (ONI), carte de sécurité sociale, certificat(s) de travail ou curriculum vitæ, permis de séjour si vous êtes étranger. Une visite médicale d'embauche est obligatoire pour tout intérimaire qui a accepté une mission. Le certificat d'aptitude est à remettre ensuite à votre agence
Avant la mission, la société d'intérim vous fera parvenir un contrat de mission ainsi qu'un relevé d'heures que vous devez retourner signé par l'établissement dans lequel vous travaillerez. Il servira à calculer votre salaire : montant de votre rémunération horaire et, éventuellement, des différents éléments qui la composent (indemnité dimanche, jour férié, nuit…), ses modalités de paiement, l'indemnité de la caisse de retraite complémentaire et de l'organisme de prévoyance dont relève la société de travail temporaire. Le relevé d'heure sera rempli comme suit : vos coordonnées, celles de l'établissement ainsi que les dates prévues au contrat, le nombre d'heures de travail effectuées, les horaires de nuit, le nombre d'heures effectuées en jour férié, astreintes ou urgences, votre signature. Il sera également signé et tamponné par l'établissement.
Pendant la mission, il n'y aura rien de spécial d'un point de vue administratif, à vous de vous habituer au lieu et à la spécificité du travail ! Certaines agences d'intérim mettent sur une application mobile le détail des missions , les accès, les conseils utiles…
"Le salaire ne peut être inférieur au salaire d'embauche, après période d'essai d'un salarié de même qualification et occupant le même poste de travail dans l'entreprise utilisatrice."
Après la mission, un bulletin de paie, et à votre demande, un certificat de travail et une attestation pour l'assurance chômage, vous serons transmis. Vous pouvez opter - le plus confortable - pour le paiement par virement bancaire. Le bulletin de salaire spécifie les éléments suivants selon les missions :
- salaire total de base ;
- IFM = 10% du salaire de base (prime de précarité ou indemnité de fin de mission) ;
- l'indemnité compensatrice de congés payés, dont le montant ne peut pas être inférieur à 10 % de la rémunération brute totale perçue par le salarié pendant la durée de sa mission ;
- l'indemnité compensatrice de repos compensateur (un repos compensateur peut par exemple être prévu en contrepartie d'heures travaillées le dimanche ou d'un travail de nuit) ;
- l'indemnité de prise en charge des frais de transport ;
- nombre d'heures total travaillées pendant la mission ;
- total salaire brut avant retenues sociales ;
- cotisation salariales à déduire salaires brut ;
- charges patronales payées par le société de travail temporaire
- indemnités non soumise à cotisation
- cumul des salaires soumis à l'impôt sur le revenu
"Débuter en intérim est une bonne chose. cela permet de faire le tour des boites et de rester disponible pour un poste à l’hôpital ou dans la structure qui vous plaît. Après tout le monde n’est pas fait pour l’intérim. Etre appelé à 12h30, pendant que vous mangez, pour une mission à 13h30, c’est un peu ce qui vous attend..."
Indemnité de fin de mission (IFM) : règles de calcul et de paiement
L'indemnité de fin de mission est une mention obligatoire du contrat de mission. A la fin de chaque mission, un salarié ayant travaillé en intérim et ne bénéficiant pas immédiatement d'un CDI au sein de l'entreprise dans laquelle il a travaillé a donc droit au versement d'une indemnité de fin de mission. Versée au titre de complément de salaire, cette somme d'argent vise à compenser la situation de précarité de l'intérimaire. Le Code du travail (article L.1251-32) prévoit que son montant est au minimum égal à 10 % de la rémunération totale brute due au salarié, l'indemnité venant s'ajouter à cette dernière. L'indemnité est assujettie aux cotisations de sécurité sociale, à la CSG et à la CRDS. Son montant doit être pris en compte dans l'assiette de calcul de l'indemnité compensatrice de congés payés.
"Quel Salaire ?
Salaire de référence
+ IFM : 10 % de la rémunération brute (selon disposition légale)
+ Congés payés : 10 % de la rémunération brute (+ IFM)
= Rémunération totale brute du collaborateur intérimaire"
Le salaire ne peut être inférieur au salaire d'embauche, après période d'essai d'un salarié de même qualification et occupant le même poste de travail dans l'entreprise utilisatrice.
Le salaire de référence comprend le salaire de base, les primes et accessoires, lorsqu'ils constituent une obligation conventionnelle ou lorsqu'il est d'usage qu'ils soient versés à tout le personnel de l'utilisateur. A ce salaire s'ajoute, deux suppléments versés en fin de mission : une indemnité de fin de mission égale à 10% et une indemnité complémentaire de congés payés de 10%. En cas de besoins exceptionnels, vous pouvez demander à votre agence un acompte.
Certaines agences peuvent vous proposer de placer une partie ou l’intégralité de vos IFM issues de vos missions sur un compte éparge temps rémunéré (elles feront l’objet d’un abondement égal à 5 % des éléments affectés, généré à partir de la date d’affectation des éléments de salaire). Atout moment, vous pouvez demander à connaître le montant de votre épargne, son déblocage total ou partiel pour l’utiliser comme bon vous semble. Vous êtes informé une fois par an du total de vos versements et de l’abondement.
"Certaines entreprises de travail temporaire vous proposent un programme de fidélisation incluant votre mutuelle, votre RCP et de nombreux avantages… A vous de voir…"
Quelle protection sociale ? Comme tout salarié, vous bénéficiez des prestations de la Caisse de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales. Quant à la retraite complémentaire, conformément à la loi tous les salariés y sont affiliés. En cas d'arrêt maladie en cours de mission, vous bénéficiez après un délai de carence de 10 jours, d'une indemnisation complémentaire, si vous réunissez certaines caractéristiques propres à la société d'intérim. En cas d'accident du travail, vous bénéficiez dès le 1er jour d'arrêt d'une indemnisation. L'assurance complémentaire maternité vous permet de percevoir pendant toute la durée de votre congé maternité une indemnité journalière versée en complément de celle de la Sécurité Sociale. Enfin, en cas de décès, invalidité absolue et définitive ou incapacité permanente consécutive à un accident, un capital est versé au salarié ou à ses ayant droit, sans conditions d'ancienneté.
Et le droit à la formation professionnelle ? Le montant légal de participation des Entreprises de Travail Temporaire (ETT) à la formation professionnelle est supérieur à celui des autres entreprises. Vous pouvez donc bénéficier de plusieurs systèmes adaptés à votre situation.
Quels autres avantages ? Le fond d'action sociale vous permet de bénéficier, si vous avez travaillé 2028 h en intérim durant les 24 dernier mois dont 1014 h dans la même entreprise : d'une caution lorsque vous êtes à la recherche d'un logement en location, d'un prêt à la consommation à taux préférentiel. Sous réserve de 1 800 h, vous pouvez bénéficier d'un prêt patronal pour l'accession à la propriété ou pour la rénovation ou encore d'une aide au logement locatif.
De plus, selon les agences, les salariés qui ont travaillé un certain nombre de jours au cours de l'année civile bénéficient de la répartition de la participation (lorsque les bénéfices de l'entreprise de travail temporaire le permet). Il reçoivent chaque année leur fiche individuelle d'information. Enfin, vous bénéficiez des avantages du comité d'entreprise selon la taille de l'entreprise de travail temporaire.
Concernant les droits au chômage, une allocation de base vous est servie pendant 4 mois si vous justifiez au moins de 676 h de travail dans les 8 mois précédents.
Maintenant que vous savez tout… ou presque, à vous de voir si vous avez le profil de l'infirmier(e) intérimaire et si les avantages salariaux et autres suffisent à vous séduire !
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern