Travailler en Suisse attire de nombreux infirmiers français, notamment en tant que frontalier. Ce statut présente plusieurs avantages mais aussi des contraintes qu’il faut prendre en compte avant de se lancer.
- Des salaires attractifs
L’un des principaux attraits pour les infirmiers frontaliers en Suisse réside dans les salaires qui sont nettement plus élevés qu’en France. En Suisse, le salaire moyen d’un infirmier est de 6000€ brut mensuel, avec des conditions de travail réputées pour être meilleures. Le salaire varie cependant d’un établissement à l’autre, et selon votre ancienneté. Les salaires étant versés en franc suisse, le taux de change entre franc suisse et euros peut aussi faire fluctuer votre rémunération.
Le montant des charges (qui différencie le salaire brut du salaire net) se situe entre 12 et 15% du salaire brut en Suisse, contre environ 23% en France.
En ce qui concerne les impôts : si vous travaillez dans des cantons comme Genève, Vaud, Valais ou Neuchâtel, vous êtes imposé à la source en Suisse. Si par contre vous travaillez dans les autres cantons suisses (Bâle, Jura, Berne…), vous serez imposé en France. Si vous êtes dans la première situation, vous devrez ensuite déclarer vos revenus en France. Cependant, vous ne serez pas imposé deux fois grâce à la convention franco-suisse. La France tient compte de l’impôt déjà payé en Suisse pour éviter une double imposition, mais vous pourrez être redevable d’un complément d’impôt en fonction de vos revenus.
- Le rythme de travail et la gestion du temps
Le statut de frontalier implique des longs trajets quotidiens entre le domicile et le lieu de travail. Cela peut avoir un impact sur la qualité de vie et la gestion du temps personnel, surtout avec des horaires de travail décalés.
En Suisse, le temps de travail pour les infirmiers varie en fonction du canton, de l’employeur (hôpital public, clinique privée…) et des conventions collectives en vigueur. En moyenne, la durée légale du temps de travail pour les infirmiers en Suisse se situe entre 40 et 42 heures par semaine pour un temps plein. En ce qui concerne les congés, les infirmiers qui travaillent en Suisse peuvent bénéficier de 4 semaines de congés payés par an, mais cela peut augmenter avec l’ancienneté ou en fonction des conventions collectives.
- Les frais annexes supplémentaires
Les salaires infirmiers sont nettement plus élevés en Suisse qu’en France mais avant de se lancer comme frontalier, il faut aussi être conscient des coût annexes de ce mode de vie.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, les trajets quotidiens pour aller travailler sont généralement plus longs lorsqu’on est frontalier. Les frais de transports sont donc aussi augmentés, comme les frais d’essence par exemple.
Le deuxième point à ne pas sous-estimer est le logement. De nombreux français vivant près de la frontière travaillent en Suisse et pas uniquement dans le domaine de la santé, ce qui augmente la demande de logements dans ces zones. Ces frontaliers ont aussi un pouvoir d’achat plus important. Ces deux éléments font que les logements proches de la frontière suisse sont bien plus chers que dans d’autres régions françaises.
En conclusion, être infirmier frontalier en Suisse est une opportunité d’avoir une rémunération plus attractive. Toutefois, cela implique quelques contraintes organisationnelles ainsi que la nécessité de s’adapter à un système de santé, une réglementation et une organisation de travail différente.
Clémentine Thieblemont
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