
Travailler dans le secteur de la santé implique des responsabilités. Malgré les formations et la vigilance des soignants, les erreurs peuvent arriver. Une erreur n’est pas synonyme de faute morale ou professionnelle, elle reflète parfois des conditions de travail compliquées ou des imprévus.
Une erreur se produit : que se passe-t-il ensuite ?
Une erreur, comme une confusion de dosage médicamenteux ou une omission dans un soin peut survenir malgré l’expérience et la vigilance. Dans ce cas, il est primordial de signaler rapidement l’incident à l’équipe médicale et à la hiérarchie. Cela permet de limiter les conséquences pour le patient et d’engager une analyse pour comprendre les causes de l’erreur.
Que se passe-t-il pour le soignant en cas d’erreur ?
Dans le cas d’une erreur involontaire, la responsabilité de l’établissement est généralement engagée au titre de l’article L1142-1 du Code de la santé publique. Cela signifie que l’établissement (ou son assurance) couvre les conséquences financières de l’erreur du soignant pour l’indemnisation du patient.
Toutefois, le soignant peut être amené à justifier ses actes lors d’une enquête interne ou devant une commission de révision des pratiques. L’objectif est d’identifier les failles systémiques et d’améliorer les processus sans stigmatiser le soignant.
Les conséquences d’une faute volontaire ou d’une négligence grave
Une faute volontaire ou une négligence grave, comme l’administration d’un traitement contre-indiqué ou le non-respect intentionnel des protocoles, peut entraîner des conséquences lourdes pour le soignant. Dans ce cas, sa responsabilité personnelle pourrait être engagée, tant sur le plan civil que pénal.
Comment se protéger en tant que soignant ?
Pour limiter le risque d’erreur, certaines bonnes pratiques sont indispensables :
- Respecter les protocoles : Les soignants doivent suivre les procédures établies par leur établissement.
- Assurer la traçabilité des soins : Chaque acte doit être tracé dans le dossier patient. Cette traçabilité est souvent déterminante en cas de litige.
- Se former régulièrement : Les connaissances médicales évoluent rapidement, et une mise à jour régulière des compétences permet d’éviter les erreurs et aussi de se remettre en question sur ses pratiques.
- Limiter les interruptions de tâches : Les soignants sont sujets très fréquemment aux interruptions de tâches (téléphone, sollicitation des patients ou des familles, urgences…) ce qui peut causer des erreurs.
Lorsqu’une erreur survient, l’important est de savoir comment réagir et surtout d’analyser la situation à postériori. C’est pour cela qu’il est important de déclarer les événements indésirables, afin qu’ils soient analysés en Commissions de Retour d’Expérience (CREX). Les erreurs peuvent être dues à des dysfonctionnements ou des problèmes organisationnels qui doivent être corrigés au sein du service de soins.
Clémentine Thieblemont