Par définition, l’empathie est la capacité à ressentir les émotions de quelqu’un d’autre, arriver à se mettre à la place d’autrui. Elle fait partie intégrante du métier de soignant quel qu’il soit (infirmier, aide-soignant, médecin, rééducateur…). Mais alors, dans quelle mesure peut-on être empathique tout en restant professionnel ?
L’empathie touche à nos émotions, elle permet de « se mettre à la place de » et de créer ainsi une relation de soins rassurante et de confiance avec les patients. Elle permet aussi de comprendre la situation d’autrui via un partage affectif. Néanmoins, cette relation de soins avec le patient doit rester professionnelle et appropriée et c’est là qu’apparait la notion de juste distance soignant/soigné.
La gestion des émotions est un sujet compliqué. Il est important de ne pas vous laisser dépasser par vos propres émotions au travail, au risque de vous épuiser moralement.
Parfois, vous avez le droit de ne pas vous sentir à l’aise avec un patient ou une situation particulière parce que cela fait écho à quelque chose que vous avez vécu personnellement. C’est là une des forces du travail en équipe : de pouvoir déléguer si vous ne vous sentez pas à l’aise avec une situation. N’hésitez pas aussi à solliciter votre encadrement à ce sujet et à demander des séances de supervision. Ces séances peuvent vous aider à prendre du recul sur une situation délicate ou une prise en charge complexe qui aurait pu vous marquer.
C’est aussi là toute l’importance de travailler dans un service avec une spécialité qui vous convient et de savoir changer de service lorsque vous n’êtes plus à l’aise avec ce dernier (soins palliatifs, urgences, pédiatrie…).
Pour autant, il ne faut pas culpabiliser de ressentir des émotions face à un patient ou une situation particulière, c’est même tout à fait normal. Là encore, il s’agit d’un équilibre à trouver : une situation peut vous toucher personnellement, mais ne dois pas vous envahir l’esprit ni impacter votre vie personnelle.
Par ailleurs, trop d’empathie peut nuire à la capacité du soignant à rester objectif et à prendre des décisions cliniques plutôt que sur des émotions.
A l’inverse, une focalisation excessive sur le professionnalisme sans aucune empathie peut parfois donner une impression de froideur ou de détachement, ce qui peut compromettre la relation de confiance avec le patient.
En résumé, trouver le juste équilibre entre empathie et professionnalisme est un défi constant pour les soignants qui doivent s’adapter en fonction des besoins individuels de chaque patient et des exigences spécifiques de chaque situation clinique.