Dans un marché du travail très compétitif et sous tension, les établissements de santé doivent redoubler d’efforts pour attirer et retenir leurs salariés, en particulier quand il s’agit du personnel soignant.
Selon une étude menée par la Fédération Hospitalière de France en 2023, la moitié des personnels de l’hôpital ne conseilleraient pas leur métier. Plusieurs facteurs expliquent cela : stress au travail, manque de moyens, dévalorisation, plannings instables… Pour beaucoup, la crise de Covid19 a aussi nettement dégradé les conditions de travail à l’hôpital.
Aujourd’hui, on estime à environ 15 000 le nombre de postes d’infirmiers vacants, c’est tout autant pour les postes de médecins et environ 5 000 pour les postes d’aides-soignants.
Pour faire face à ce phénomène, les établissements de santé doivent s’adapter et sans cesse innover afin d’attirer et pérenniser le personnel.
Par exemple, l’AP-HP (qui avait perdu près de 1000 infirmiers entre juin 2021 et 2022) a mis deux mesures en place au printemps 2023 : un planning « à la carte » pour les infirmiers qui peuvent « autogérer » leurs plannings à travers une application afin d’avoir plus de souplesse. La deuxième mesure est une aide apportée aux nouvelles recrues pour trouver un logement à prix attractif, à l’heure où les prix de l’immobilier n’ont cessé de flamber ces dernières années en région parisienne. L’ARS d’Île-de-France avait d’ailleurs débloqué une aide exceptionnelle de 50 millions d’euros en 2022 pour des programmes de réservation de logements à destination des employeurs publics des secteurs sanitaire et médico-social.
D’autres actions sont mises en place par les établissements recruteurs comme la prise en charge d’une licence sportive, la participation aux frais de crèche, des financements de formation pour encourager l’évolution professionnelle…
À propos des horaires innovants, le Centre Psychothérapeutique de l’Ain a été le premier établissement de santé au niveau national, en janvier 2024, à instaurer la semaine de 4 jours sur la base du volontariat. La semaine de 4 jours est une nouveauté en France mais a déjà fait ses preuves dans d’autres pays. Une étude menée en Grande-Bretagne avait notamment démontré que suite à la mise en place de la semaine de 4 jours, l’absentéisme avait diminué de 65% et la productivité des entreprises concernées était restée la même !
En résumé, les initiatives pour attirer et fidéliser le personnel sont devenues une priorité pour de nombreux établissements de santé qui sont conscients de l’enjeux et de l’importance d’innover à ce sujet.