Emploi infirmier : quelles solutions face aux difficultés ?
Publié le 15/11/2016
Les difficultés pour trouver un premier emploi - ou en changer - qui touchent la profession infirmière depuis ces deux dernières années en surprend plus d'un. Bien qu'autrefois ce métier rimait avec stabilité professionnelle, ce n'est désormais plus le cas. D'après une étude menée par Infirmiers.com entre décembre 2015 et janvier 2016, sur le front de l'emploi, la précarité existe : recherches actives de postes et contrat à durée déterminée (CDD) à la clé. Quelles solutions s'offrent aux jeunes infirmiers pour faire face à une crise qui touche l'ensemble de la profession ? Comment envisager une reconversion, une reprise d'études, ou de nouveaux projets professionnels avec peu de moyens ? Réponses.
Les jeunes diplômés majoritairement touchés par le chômage
Après l'obtention du diplôme d’État infirmier (DEI) une question se pose désormais pour les nouveaux soignants : comment trouver un emploi stable ? Il y a quelques années, cette interrogation ne taraudait que très rarement les jeunes diplômés - pour ne pas dire jamais - comme en témoigne Karine. Quand j'ai commencé il y a 15 ans, on obtenait un contrat à durée indéterminée (CDI) en sortant de l'institut de formation en soins infirmiers (IFSI). On était immédiatement embauché en tant que stagiaire et la titularisation s'effectuait au bout de 6 mois
. Mais en 2016, les jeunes diplômés sont 40 % à chercher un emploi moins d'un an après l'obtention de leur diplôme. Par ailleurs, 25 % des infirmiers diplômés ont connu une période de travail précaire de plus de six mois. Pour ma part, j'ai mon DEI depuis un an et je suis toujours en CDD dans un centre hospitalier public. A chaque fois, on ne me propose que des CDD d'une durée de trois mois maximum. Désormais, il faut en passer par là pour espérer obtenir un CDI, puis une stagiairisation. L'hôpital public n'a plus d'argent et les soignants comme les patients en font les frais
, témoigne Caroline.
32.89% des personnes interrogées ont un contrat à durée déterminée (CDD).
Le CDD devenu populaire dans le secteur public
En réalité, si la durée des recherches d'emploi s'est sensiblement rallongée pour les infirmiers, leurs issues restent pour le moins décevantes d'une façon générale. Et pour cause, les établissements de soins proposent de plus en plus des contrats à durée déterminée au lieu d'une embauche définitive. Cela fait 3 ans que je suis diplômée et toujours pas l'opportunité d'un contrat à durée indéterminée. Désormais, les employeurs ont l'embarras du choix, du coup l'exigence est à son comble ! La moindre chose déplaisante ou le moindre petit désagrément est fatal : on ne renouvelle pas votre CDD pour des raisons insensées !
, réagit Claire. Mais cette nouvelle tendance ne semble toucher que le secteur public (pour le moment). D'après Lucile, les CDD se multiplient principalement dans les hôpitaux publics avec des délais irrationnels avant de pouvoir devenir stagiaire puis titulaire
. Pour sa part, elle a trouvé un moyen d'éviter un emploi précaire. J'ai fait le choix de travailler dans une clinique privée. A l'obtention de mon diplôme, par chance, j'ai eu une proposition de poste en CDI après un entretien dans le privé. Alors, certes je n'ai pas la sécurité de l'emploi d'un fonctionnaire, mais lorsque je vois le nombre de mes collègues de promotion qui multiplient les CDD, je ne regrette pas !
. Quid des éventuelles autres solutions ?
A chacun sa solution...
Nombreuses sont les conséquences d'un marché de l'emploi inédit pour l'ensemble de la profession. Précarité, baisse du pouvoir d'achat, difficultés à changer de poste,… Les contrecoups de cette crise privent les infirmiers de leurs principaux avantages. Mais comme Lucile, beaucoup se sont fait une raison et ont décidé d'y faire face d'une manière ou d'une autre… Témoignages.
Medhi, infirmier depuis 1 mois, a changé ses aspirations professionnelles
J'ai trouvé un CDI à temps plein en guise de premier emploi. Mais c'est dans un EHPAD. Je me considère chanceux, même si ce n'est pas du tout le service dont je rêvais. Mais notre métier devient de plus en plus précaire avec des CDD de courte durée. Désormais, c'est vers ce type service qu'il faut s'orienter pour être sûr de trouver un emploi stable.
Marielle, infirmière depuis 24 ans, a décidé de vaquer à de nouveaux projets
Aujourd'hui, il est devenu difficile de changer de service pour voir autre chose ou parfaire son expérience. Pour ma part, impossible d'en changer. Les postes proposés ne m’intéressaient pas du tout. Alors j'ai décidé de faire des économies pour me donner les moyens de faire autre chose. J'ai épargné pendant plus de 3 ans. Dès que j'ai eu le budget nécessaire pour monter mon projet d'aide à la personne, j'ai demandé une disponibilité à la fonction publique hospitalière. J'arrête dans un mois. C'est un nouveau départ…
Adeline, infirmière depuis 7 ans, opte pour l'exercice libéral
Vu les conditions qui se dégradent de plus en plus, et pas uniquement en termes d'embauche, les infirmiers n'en peuvent plus et j'en fais partie. Mon option choisie : le libéral. Dans la fonction publique, on ne gagne pas grand chose et il n'y a plus beaucoup d'avantages surtout, quand vous passez du métier d'aide-soignant à celui d'infirmier et que vous retombez à l'échelon 1. Bonjour la claque ! Il y en a aussi qui désirent tenter l'aventure ailleurs et qui n'ont pas envie de se figer dans un seul unique service toute leur carrière.
Patrick, infirmier depuis 9 mois, prévoit de reprendre ses études
Comme beaucoup de parents, les miens ont mis de l'argent de côté pour mes études. Je n'ai pas tout utilisé durant mes trois ans à l'IFSI. Si je ne parviens pas à trouver un emploi stable d'ici deux mois, je retournerai à la fac pour faire un master en santé publique. Peu d'infirmiers ont un bac +5. A mon avis, un diplôme supplémentaire sera une valeur ajoutée.
Pour beaucoup d'infirmiers s'exprimant à ce sujet sur les réseaux sociaux, cette crise de l'emploi touche la profession pour de multiples raisons telles que les mesures d'économie adoptées par les établissements de soins. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui elle représente une démotivation de plus à exercer le métier pour certains, et une opportunité d'utiliser son diplôme d’État d'infirmier autrement pour d'autres.
"Les CDD se multiplient principalement dans les hôpitaux publics avec des délais irrationnels avant de devenir stagiaire puis titulaire."
Comment épargner avec un petit salaire pour donner un nouvel élan à sa vie professionnelle ?
Il n'est pas donné à tout le monde de nourrir de nouveaux projets pour faire face à la crise de l'emploi infirmier. Bien souvent de nouvelles ambitions requièrent un (gros) budget. Épargner est l'un des meilleurs moyens de le constituer. Mais comment faire avec un petit salaire ? Voici quelques conseils de Moneydoc...
1- Bien définir ses objectifs
Pour une épargne réussie, il faut savoir où on va et l'objectif de ces économies. Il devient alors plus facile de placer son argent sans le dépenser. 5 choses doivent préalablement être déterminées :
- le but de cette épargne (retraite, prévoyance en cas du coup dur, projet particulier...) ;
- sa durée : une épargne sur le long terme ne se gère pas de la même manière qu’une épargne rapide en vue d’un achat important programmé par exemple ;
- sa liquidité : elle correspond à la disponibilité de votre épargne. Plus l’épargne est liquide, plus votre argent est disponible facilement. En général, plus l’épargne est liquide , plus les taux d’intérêts sont bas ;
- la fiscalité :elle diffère en fonction des placements et peut parfois être réduite ;
- le risque ou rendement financier : plus un placement est risqué, plus il peut potentiellement rapporte, certes, mais plus les probabilités de le perdre sont importantes (donc attention).
2- Ne pas se perdre dans les différentes propositions
Livret A, Plan Épargne Logement, Livret Développement Durable… les possibilités d’épargne sont nombreuses. Le plus important est, dans tout cet univers est de se positionner en fonction des trois critères majeurs de choix : le rendement cible, le niveau de risque et la durée de rétention. D’un côté du spectre, les placements bancaires sont a priori très sûrs, mais peu rémunérés (le taux d’intérêt est fixe et de l’ordre de 1% à 2%). A l’inverse, certains placements dits « à risque », comme la bourse par exemple, avec lesquels vous pouvez potentiellement gagner rapidement beaucoup d’argent mais…aussi tout perdre d’un coup ! aussi, la définition de vos objectifs au préalable vous aide à vous diriger parmi toutes ces offres, et trouver celle qui correspond le mieux à vos attentes. Pensez aussi à demander plus de renseignements à votre banquier qui vous indiquera au mieux comment épargner avec un petit salaire et quels placements choisir. L’épargne par placement bancaire est en général privilégiée pour les petits salaires.
3- Prendre l’habitude d’épargner, même des petites sommes
Gérer son épargne avec un petit salaire n’est pas évident, et si on se demande souvent combien épargner par mois, les petites sommes peuvent paraître bien dérisoires ou inutiles. Ce n’est pourtant pas le cas. Épargner 10 ou 30 euros par mois permet d'adopter une habitude et surtout... l’argent s’accumulera au fur et à mesure. Les petits ruisseaux donnent des grandes rivières, et les 30 euros mensuels finiront par donner 100 puis 500 euros.
4- Mettre en place des virements automatiques
Prendre l’habitude d’épargner peut être difficile. Heureusement, le virement automatique existe ! Une programmation en début de mois assure un placement quoi qu’il arrive. Plus besoin de se demander continuellement combien épargner ce mois-ci, ou comment gérer son salaire mensuel pour garder un peu d’épargne, tout ceci est fait en amont automatiquement.
5- Placer directement les primes et cadeaux
Recevoir une somme importante, pour un anniversaire ou une prime, provoque une grande satisfaction. La placer directement pour constituer une épargne est encore plus réjouissant (si si). Même si ce n’est pas forcément très plaisant au début, celle-ci grossira rapidement et sera très utile en cas d’imprévus ou de coups durs.
Source : Moneydoc
Rédaction Infirmiers.com