Aide-soignant : un métier qui se porte bien

Publié le 16/09/2015

Selon le document « Études et résultats » (n°923, juillet 2015) de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), la formation d'aide-soignant favorise un accès rapide à un premier emploi. Depuis ces dernières années, ce métier représente une opportunité d'insertion professionnelle non négligeable...

Le nombre d'aides-soignants en forte augmentation au fil des ans

patiente soignante sourireLes métiers de l'aide à la personne sont l'eldorado de l'emploi depuis maintenant 30 ans. Parmi eux, celui d'aide-soignant connaît une croissance particulièrement importante. En 2012, ils sont près de 390 000 à exercer en France, soit environ 20 % de plus qu'il y a 10 ans. Une augmentation qui devrait se poursuivre  dans les années à venir. Effectivement, le nombre d'inscrits en formation progresse de façon remarquable depuis le début des années 2000.  En 2012, ils étaient près de 25 400 étudiants, soit plus du double en 12 ans. En outre, le taux de réussite de cette formation avoisine les 90 % depuis 2008.

Autrefois employés ou chômeurs, la plupart des aides-soignants en sont venus à exercer ce métier dans le cadre d'une reconversion ou d'une insertion professionnelle. Appelés « post-initiaux » dans une enquête Génération du Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ), par opposition aux « primo-sortants » issus de la formation initiale, ils représentent 73 % des diplômés en 2007 (contre 51 % en 2000). Par conséquent, leur âge ainsi que leur niveau d’études s’élèvent de plus en plus. De surcroît, exercer cette fonction représente une solution potentielle à la crise de l'emploi et à l'insertion professionnelle des jeunes de moins de 30 ans.

73 % des aides-soignants diplômés en 2007 ont connu une période d'emploi, de chômage ou d'inactivité avant de commencer leur formation.

80 à 85 % des diplômés trouvent un 1er emploi en moins d'un mois

Primo-sortants ou post-initiaux… Il n'y a pratiquement plus aucune différence à la sortie de l'IFAS. L'accessibilité à un premier emploi est quasi immédiate pour tous, malgré l'augmentation du nombre d'aides-soignants sur le marché du travail. Une divergence des genres subsiste néanmoins. Les femmes trouvent leur 1er poste plus vite que les hommes. Un fait qui peut toutefois être imputé à une sous-représentativité masculine dans la profession.

Mais en règle générale, l'accès rapide à un premier poste reste comparable à celui des infirmiers.

Si l'insertion professionnelle des aides-soignants est immédiate, celle-ci se caractérise aussi par sa durabilité. 2/3 des aides-soignants ont un emploi stable 3 ans après être sortis de l'IFAS. Certes, dans 65 % des cas, particulièrement pour les primo-sortants, le 1er emploi qu'ils occupent est temporaire (contrat à durée déterminée, intérim,...). Mais après quelques années, ils sont 95 % (toutes catégories confondues) à avoir un travail stable (contrat à durée indéterminée, titularisation de la fonction publique). Le métier d'aide-soignant offre donc une stabilité professionnelle rassurante et durable.

95 % des aides-soignants occupent un emploi stable 3 ans après l'obtention de leur diplôme.

Une rémunération intéressante

Le salaire des aides-soignants est en moyenne plus élevé que celui des autres diplômés de niveau équivalent. Leur rémunération nette s'élève à 1 550 euros (pour un temps plein) contre 1 400 euros en moyenne pour les employés de même échelon mais issus d'un autre secteur . Cependant, l'évolution salariale des aides-soignants est moins dynamique. En 3 ans, leur salaire n'augmente que de 5 à 10 %, soit presque 2 fois moins vite que pour les autres diplômés de même niveau.

Les aides-soignants exercent en majorité (65 %) dans le milieu hospitalier (bien que cette tendance semble diminuer progressivement). En effet, l'hôpital public reste leur principal employeur, notamment pour les post-initiaux. Pourtant, ce dernier offre de moins en moins d'emplois stables : 33 à 38 % des contrats proposés sont à durée indéterminé. Toutefois, ces éléments (plutôt « négatifs ») ne semblent pas les affecter puisque la majorité des aides-soignants se dit satisfait. 90 % d'entre-eux estiment se réaliser professionnellement, contre 70 à 80 % pour les autres professionnels ayant un diplôme de niveau équivalent.

90 % des aides-soignants estiment « se réaliser professionnellement ».

Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight