2257 euros nets par mois en 2015 pour les salariés du secteur hospitalier
Publié le 14/08/2018
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier un rapport conséquent sur les établissements de santé. D’après le texte, 1 million de salariés des établissements de santé étaient des personnels non-médicaux et des sages-femmes en 2016. En parallèle, les grilles salariales de l’année 2015 ont été analysées et les rémunérations des paramédicaux demeuraient modestes notamment dans le privé.
Les personnels non-médicaux et les sages-femmes représentaient plus d’1 million d’emplois dans les établissements de santé, dont les trois quarts exerçaient dans des hôpitaux publics en 2016. Les 25% restants étaient répartis à part égale dans les établissements privés à but non lucratif et les cliniques privées. Ces données proviennent du dernier rapport de la DREES qui vient d’être publié, rapport qui ne manque pas d’évoquer les sujets qui fâchent notamment les rémunérations des personnels du secteur hospitalier. En 2015, les salariés ont perçu 2 257 euros net par mois en équivalent temps plein. Les statisticiens ont d’ailleurs remarqué de grandes disparités en particulier en ce qui concerne « les professions les plus qualifiés ».
Les infirmiers et les aides-soignants, la grande majorité des paramédicaux
En 2016, sur la totalité des personnels non-médicaux et maïeuticiens, 642 000 étaient titulaires et stagiaires de la fonction publique hospitalière, 270 000 étaient en CDI et 110 000 en CDD.
Le personnel soignant (infirmiers, aides-soignants, rééducateurs, psychologues) représentait la majorité de l’ensemble des personnels non-médicaux (69%) et les infirmiers et aides-soignants représentaient une grande proportion des emplois (45% et 33% respectivement).
Mieux payés dans le public que dans le privé ?
En 2015, le salaire net mensuel d’un équivalent temps plein s’élevait à 2 305 euros dans le secteur public contre 2 098 euros dans le privé. Ainsi, la DREES constate une hausse de 0,9% de manière générale par rapport à l’année précédente. Cette légère augmentation est toutefois plus importante dans le public (+ 1%) que dans le privé (+ 0,7%). Sans surprise, les personnels médicaux sont les mieux rémunérés avec un salaire moyen net de 5 508 euros par mois. Ces rémunérations sont plus importantes dans les cliniques privées.
En revanche, dans toutes les filières non-médicales, les personnels des cliniques privées perçoivent des salaires moindres par rapport à leurs homologues dans le secteur public. Cette différence est d’autant plus marquée pour les personnels soignants qui percevaient 1886 euros en clinique contre 2 070 euros dans les hôpitaux publics. Plus précisément, les infirmiers touchaient 2296 euros dans la fonction publique contre 2124 euros nets dans le privé en 2015. Quant aux aides-soignants, leur salaire variait de plus de 200 euros entre le public et le privé passant de 1780 euros mensuels à 1534 euros (tableau ci-dessous).
CC : DREES
Enfin, la DREES a remarqué des disparités salariales notamment parmi les professions « les plus qualifiées ». En effet, le rapport entre les 10% les mieux payés et les 10% les moins bien rémunérés chez les cadres de gestion et de direction des hôpitaux publics est de 3,6 alors que pour les aides-soignants ce rapport est de 1,5, donc tous les membres de cette profession ont des salaires relativement homogènes par rapport aux cadres.
Rappelons que le rapport de l’Organisation de Coopération et de développement Economique (OCDE) paru en novembre dernier comparait les salaires perçus par les infirmiers en 2015 entre tous les pays membres. Ce « panorama de la Santé » avait classé la France parmi les mauvais élèves en matière de rémunérations car les professionnels touchaient 5% de moins que la moyenne nationale ! Les réformes en cours sur l’universitarisation de la formation ou le décret sur la pratique avancée permettra potentiellement une revalorisation de la profession. Pourra-t-elle être aussi salariale ?
21 millions de passages aux urgences en 2016
Au 31 décembre 2016, on comptait 3065 structures hospitalières disposant de capacités d’accueil en France métropolitaine et dans les DROM (y compris les services de santé des armées). Au total, elles offraient une capacité d’accueil de près de 404 000 lits et 75 000 places. En parallèle, on comptabilisait 719 structures des urgences situées dans 641 établissements (en métropole et dans les DROM). Elles ont eu à traiter, en tout, 21 millions de passages, ce qui représente une hausse de 3,5% par rapport à l’année précédente. Sur une plus longue période, on constate une progression constante du nombre de passage aux urgences. En effet, on comptait 10,1 millions de passages en 1996 (hors SSA) en France métropolitaine, ce qui représente une augmentation de 3,5% en moyenne chaque année depuis.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706